Carnet de route 6

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Mardi 18/12/07

14H
Arrivée à Khajuraho. A la descente du car, nous sommes assaillis de rabatteurs, pour pas changer. On est habitué à force. Je sors mon appareil et décide de les filmer pour vous. Un petit aperçu fort sympathique.

Après avoir récupéré nos bagages, on décide d’aller à pied visiter les hôtels que nous avions choisis dans notre liste issue de notre bouquin « Lonely Planet ». Les japonais et les américains suivent des rabatteurs montés dans le car nous présenter leurs cartes d’hôtels. Alors on les laisse et on suit notre chemin vers le centre ville par un raccourci (Grand terrain vague, destiné au foot ? puis petit sentier bien glauque) qui nous fait déboucher dans le rue principale. Le 1er hôtel visité sera le bon : « Hotel Harmony ». Après les formalités de paperasse à remplir obligatoires pour les touristes au moment du paiement de la chambre, on dépose nos bagages et on part directement louer des vélos juste à côté de l’hôtel pour visiter les temples.

Le gars de l’hôtel nous propose un loueur de vélos juste en face, plus cher mais plus sécurisant selon lui. Mais on refuse et on se rend à une adresse pas chère. Là le jeune indien qui nous apprête le vélo esquisse tout sourire des mots de français en nous disant qu’il a appris la langue sur le tas avec les nombreux touristes français qui venaient par ici voir les temples. On est ravi de l’entendre parler français. Puis, il me sort : « j’ai un magasin de vrai soie juste à côté. Est-ce que tu peux venir voir après votre visite des temples ? Non, vous n’êtes pas obligés d’acheter. C’est juste pour regarder mes articles, c’est tout. Tu me promets ? ». Pffffff….ca a tout brisé. Moi qui me disait, je viens d’entamer une discussion sympa avec un indien, pffff… je suis dégouté. Je lui répond « ouais, ouais…j’essaierai de passer », puis on s’arrache.

En chemin on décide d’abord de faire un tour à l’office du tourisme de Khajuraho pour se renseigner sur les horaires de départ des cars pour le lendemain et voir ce qu’il y a à faire dans la région. A peine 5 minutes de vélo qu’on est déjà arrivé et là on aperçoit justement à côté de l’office de tourisme, les temples qu’on voulait visiter. Pffff…. On est dégoûté, on aurait pu y aller à pied. Il n’ y avait même pas besoin de louer des vélos. Il faut dire que l’Inde étant tellement grand, nos cartes régionales dans nos guides n’arrivaient pas toujours à correctement retranscrire les distances.

A la sortie de l’office du tourisme, on traverse la route en face pour visiter les anciens temples de Khajuraho. Ces temples sont magnifiques. Ils sont recouverts à l’extérieur comme à l’intérieur de milliers de sculptures représentants des femmes sensuelles, des positions de Kama Sutra, des Dieux, des Déesses, des scènes de guerres, des scènes de vie. Même les marches possèdent des sculptures. C’est Beau ! On y passe 2H.

A un moment en entrant dans un des temples, un indien se met spontanément à nous expliquer l’histoire des différentes sculptures sur les murs. On apprécie, puis il continue toujours à jouer le guide. Là on commence à se poser des questions et je l’arrête en lui disant : "On a pas d’argent à vous donner. Sachez le si vous voulez continuer vos explications". Il s’est retourné et est vite parti comme il est venu.

Plus tard, je dis à un garde qui rodait là : " Vous avez un superbe Monument". Je fais l’éloge des lieux. Il semble m’écouter et partager. Puis à la fin de mon discours il sort son portefeuille et me dit avec le sourire : "Regardez, je fais une collection des pièces des différents pays. Si vous avez une pièce de chez vous, j’aimerais bien l’avoir". Je me dit pourquoi pas. Il est peut être sincère. Alors je lui file 1 euro que j’avais sur moi.

17H En allant récupérer nos vélos, des indiens nous proposent des cartes postales des temples avec les positions de Kama Sutra. On part déjeuner près de notre hôtel. En entrant dans le resto on se dirige sur le toit terrasse. La vue est belle sur la petite rue principale peu animée avec des maisons basses. Puis le garçon nous ramène le menu. Après quelques minutes d’inspection de la carte, on n’y trouve pas de viandes. On demande au gars s’il y a du poulet. Et là il nous dit que le restaurant est totalement végétarien. Notre mine change aussitôt. On est déçu et on s’apprête à se casser quand il nous dit que le restaurant juste en face de nous, de l’autre côté de la route, n’est pas végétarien. Il appartient aussi à son patron. Le nom du resto est l’« Agrasen Restaurant », on s’y rend illico presto. lol Le restaurant dispose aussi d’un toit terrasse pour manger en extérieur. Après la longue attente habituelle dans les resto indien pour préparer le repas, on nous sert du riz au cumin, poulets tandoori et curry, lassi au coco – banane-papaye. Très Bon ! On se rue dessus. Je mange tout comme si, affamé, ça faisait 2 jours que je n’avais pas mangé. Quel bonheur pour les papilles gustatives et pour l’odorant. Hummmm…tous ces parfums.

Après ce succulent repas, on rend les vélos et retour à l’hôtel. Et là, je suis soulagé de ne pas voir le jeune indien qui a tenté de me ramener dans son magasin de soie et de souvenirs.

Mercredi 19/12/07

5H

« Réveil ! là dedaaaaaaaaaaans !!! Tout le monde debouuuuuut !!! » lol 6H Direction la gare toute proche de cars. Nous devons nous rendre à Orchha par le car de 6H30. A la gare, un vendeur de Tchaé nous dit qu’il n’ y a pas de car à 6H30 pour Orchha et que le 1er car est parti à 5H30. Le suivant est prévu à 7H. « Fais Ch*$*$** ! » le gars de l’office du tourisme nous a mal renseigné. Avec nos bagages on est résigné à attendre dehors. Il caille ! Environ 4 °C . La gare ne possède pas d’endroit fermé pour se protéger du froid. On prend un Tchaé pour se réchauffer. J’en profite pour me renseigner auprès du vendeur de friandises sur les horaires des trains près de Orchha.

7H On part pour Orchha avec un vieux car. Un tas de ferrailles vernis pour faire beau à l’extérieur. C’est marrant mais c’est flippant à l’intérieur.

Dès le début du trajet, OH MON DIEU ! on constate que le chauffeur, c’est un MALADE ! ! ! Franchement, si vous êtes cardiaque évitez de vous asseoir derrière un chauffeur de car régional en Inde. J’ai eu une accumulation de FRAYEURS de ma vie, et non pas seulement La frayeur de ma vie. Au milieu de la route étroite, à peine la place pour 2 cars, le chauffeur conduit au milieu de la voie tandis qu’un autre car en face arrive, et tandis que ce même chauffeur (le nôtre) tente à tout prix de doubler 2 autres cars. MOOOOOON DIEU ! Je vois arriver la FIN de face. Et là, notre chauffeur se rabat au dernier moment, évitant de justesse le car d’en face qui lui aussi évite notre car au dernier moment. Ahuri, je regarde autour de moi, si les indiens ont fait attention à toute cette scène. Je suis surpris de ne voir personne me soutenir dans cette « tragédie » routière. Tout le monde s’en fout quoi. Ça dort, ça lit, ça cause sans aucun signe d’affolement. Pas même le contrôleur de billets debout et qui me regarde d’un air interrogatif. Le regard hagard, je suis dépassé par l’absence de réactions. En Europe, ça aurait déjà été LA FURIE contre le chauffeur. Je tente un regard de soutien vers Morgane. Rien ! Elle dort tranquille.

Le chauffeur

Sur la route il n’y avait que TRÈS rarement des marquages au sol. C’était à celui qui arrivait à s’imposer au passage, en croisement et en dépassement, tout le trajet durant. De plus, le conducteur a fait « Dix mille » arrêts tout le long du voyage sur la route. On a fait 2 arrêts à 2 gares de cars. Ça a duré une éternité.

Le car finit par nous déposer à un carrefour à 7 km d’Orchha où nous devions prendre un véhicule collectif appelé Tempo. Ce véhicule ressemble en tout point à un rickshaw mais il peut prendre plus de personnes. On s’y est entassé à 9. Il y a même 2 personnes qui au dernier moment sont venues s’accrocher à l’arrière du véhicule avant le démarrage. C’est de la Folie !!! Je me disais : « si on a un carton, on y passe tous et ça sera de la boucherie ». D’autres Tempo, des voitures, des 4X4 et d’énormes cars nous frôlaient pendant ce court trajet d’un grand inconfort et grisant. Comme les indiens, je fini par m’habituer au côtoiement constant du danger routier.

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Diaporama de quelques photos